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SOS Homophobie se mobilise pour les Lesbiennes

Lundi 11 Avril 2011

La commission lesbophobie de l'association annonce une actualité chargée pour l'année 2011. Au programme: un projet de visibilité, avec des interventions dans les soirées «filles», et un travail pour faire entrer le terme «lesbophobie» dans le dictionnaire.



Un jeudi soir dans un bar du Marais. Bières, cocktails et musique électro. Mais, au Yono, quelque chose n'est pas comme d'habitude. Dans la salle, on trouve aussi... un stand associatif. C'est la récente stratégie développée par les filles de SOS homophobie: aller au devant des lesbiennes, directement dans les lieux festifs. Après avoir suivi des formations assurées par l'association Paroles, les filles sont prêtes à parler efficacement de lesbophobie. Ce soir là, six bénévoles se sont réunies autour d'un stand, avec stickers, T-shirts, brochures, et discours de sensibilisation comme arguments. La commission lesbophobie entend bien profiter de l'ambiance festive pour faire connaître l'association, ses actions, son antenne téléphonique... Et sensibiliser à la nécessité de témoigner des actes homophobes que peuvent subir les lesbiennes.

«Lesbophobie» dans le dictionnaire
La soirée de la semaine dernière était également l'occasion de discuter avec les filles du terme «lesbophobie». C'est l'autre gros dossier de la commission pour l'année 2011. L'association voudrait faire entrer le mot dans le dictionnaire. Lancé dans les années 90 par la CLF (Coordination lesbienne en France), le terme a l'avantage de désigner les discriminations à la fois homophobes et sexistes dont peuvent souffrir les lesbiennes. En association avec la CLF, la commission collecte actuellement toutes les coupures de presse qui évoquent le terme, pour justifier une entrée dans les dictionnaires papiers et électroniques.

Mais tout le monde n'est pas encore convaincu de l'utilité de ce mot. Au Yono, si les deux gérants du bar, Yohan et Arnaud, considèrent que parler de lesbophobie «rend le problème plus légitime et le distingue de l'homophobie, associée surtout aux gays», Marjorie, 35 ans, musicienne et homo, pense qu'un nouveau mot «ne va pas changer l'état d'esprit des gens». Selon elle, la seule chose qui peut décoincer la situation, «c'est de donner de la visibilité à l'homosexualité». Delphine, 23 ans, étudiante en droit, abonde dans ce sens et trouve ce débat «stérile»: «le terme homophobie est suffisant, pas besoin d'isoler les problèmes.»

57% des filles victimes de lesbophobie
En 2008, SOS Homophobie a publié une enquête sur la lesbophobie menée auprès de 1793 femmes. Elle prouve l'existence d'une discrimination à l'égard des lesbiennes - 57% sont victimes de lesbophobie - tout en pointant son caractère sexiste et homophobe. Co-référente de la commission lesbophobie, Léa Lootgieter analyse ainsi la situation: «Même si elles ont toutes ou presque vécu des actes homophobes, les filles n'en parlent pas. Par méconnaissance ou par négation.» Lors de leurs interventions 2010 (WGO à Bordeaux et lors du concert d'Anatomie Bousculaire), les membres de la commission se sont rendues compte que les filles ignoraient la question de la lesbophobie, sous prétexte qu'une insulte ou un rejet ne sont pas dramatiques. Une «banalisation» un peu trop systématique. Et dont le risque est d'alimenter encore davantage l'invisibilité les lesbiennes.

Source tetu.com

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