Publié en 2006, l’ouvrage de Soeur Farley adopte des positions en désaccord avec la ligne officielle du Vatican.
La religieuse, professeure émérite d'éthique chrétienne à l'université de Yale, se dit en faveur d’une possibilité de mariage pour les homosexuels, demandant le respect pour ce type de relation. Elle écrit ainsi que "La législation sur la non-discrimination des homosexuels, mais aussi sur les unions de fait, les unions civiles et le mariage gay, peut jouer un rôle important dans la transformation de la haine, de la marginalisation et de la stigmatisation de gays et de lesbiennes, que renforcent aujourd’hui encore des enseignements concernant le sexe "contre nature", le désir désordonné et l’amour dangereux".
Elle juge également que le divorce peut être une solution pour les couples qui se sont éloignés, une vision contradictoire avec l’indissolubilité du mariage prôné par l’Eglise catholique.
Enfin et surtout, elle juge que la masturbation permet aux femmes "de découvrir leurs propres potentialités de plaisir, quelque chose que certaines n'ont pas expérimenté ni même connu dans la relation sexuelle ordinaire avec leurs maris. En ce sens, on peut dire que la masturbation favorise réellement les relations, plus qu’elle ne les empêche".
Sa vision contemporaine de la foi a suscité les foudres du Vatican, même si la soeur avait précisé que son livre n’était pas à destination des éducateurs catholiques.
Après différents courriers initiés dès mars 2010, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi publie le 5 juin 2012 sa notification concernant le livre de Sœur Farley, soit 6 ans après sa publication. Cette autorité pontificale réfute la vision de la religieuse américaine. Selon le CDF, la masturbation n’a pas lieu d’être puisque "Quel qu’en soit le motif, l’usage délibéré de la faculté sexuelle en dehors des rapports conjugaux normaux en contredit la finalité".
Sur l’homosexualité, l’Eglise distingue les personnes ayant des tendances homosexuelles qui doivent être accueillies "avec respect, compassion et délicatesse. On évitera à leur égard toute marque de discrimination injuste" et les actes homosexuels, qu’elle considère comme "des dépravations graves", "contraires à la loi naturelle", qui "ne sauraient recevoir d’approbation en aucun cas".
Quant aux possibilités d’union entre personnes de même sexe, l’Eglise juge que "Reconnaître légalement les unions homosexuelles ou les assimiler au mariage, signifierait non seulement approuver un comportement déviant, et par conséquent en faire un modèle dans la société actuelle, mais aussi masquer des valeurs fondamentales qui appartiennent au patrimoine commun de l’humanité".
Même position doctrinale concernant le divorce et le remariage : "Entre baptisés, le mariage conclu et consommé ne peut être dissout par aucune puissance humaine ni pour aucune cause, sauf par la mort".