Début en juin
A Cabestany, commune des Pyrénées-Orientales de plus de 8.000 habitants, le maire sans étiquette, Jean Vila, qui a symboliquement «marié» en 2011 un couple homosexuel, affirme avoir déjà reçu de nombreuses demandes de toute la région, auxquelles il espère vite accéder. La loi ouvrant le mariage aux couples homosexuels, définitivement votée le 23 avril, a été aussitôt soumise au Conseil constitutionnel, qui a un mois pour se prononcer.
Compte tenu des dix jours nécessaires à la publication des bans, le gouvernement a estimé que les premiers mariages pourraient être célébrés «en juin», et la Chancellerie a récemment annoncé avoir préparé les textes nécessaires à une application «immédiate» de la loi dès sa promulgation.
Anticiper
«On pense qu'on pourrait être concernés à partir de la mi-juin», souligne-t-on à la ville de Paris, où l'on ajoute «essayer d'anticiper au maximum les choses». «Les livrets de famille sont en train d'être modifiés», précise-t-on par exemple. Selon le ministère de la Justice, les nouveaux livrets devraient comporter les mentions «époux et époux» ou «épouse et épouse» et «père et père» ou «mère et mère», selon qu'il s'agira de deux hommes ou deux femmes.
«Pour l'instant dans les mairies d'arrondissement, il y a eu des demandes d'information», relève-t-on à Paris. «Certaines sont prêtes à “dégainer” dès que la loi sera promulguée». A la mairie du 18e, on confirme «une hausse récente de demandes pour retirer un dossier». «Ce n'est pas encore une énorme vague, mais ça s'est accéléré au cours des derniers jours».
Souplesse
Dans le 4e arrondissement, où le maire socialiste, Christophe Girard a annoncé qu'il ferait partie des premiers couples gays mariés, on affirme recevoir «4 à 5 demandes par semaine». Du coup, «on va conserver une certaine souplesse d'organisation pour ne pas faire attendre des couples qui souhaiteraient se marier le plus tôt possible», indique-t-on à la mairie. «Dans l'attente de la réimpression des dossiers de mariage, les services adaptent au mieux les formulaires existants pour accueillir dans les meilleures conditions les personnes qui vont acquérir de nouveaux droits», ajoute-t-on.
A la mairie du 8e, dirigée par l'UMP François Lebel, très hostile à la loi, autre discours: on souligne simplement être «en attente de la promulgation de la loi», le Conseil constitutionnel n'ayant «pas dit son dernier mot».
Créneaux pour l'été
La ville de Paris a d'ores et déjà prévu des sessions de formation pour ses agents, début juin, afin de les sensibiliser aux nouvelles dispositions de la loi et les préparer à une attitude de neutralité.
D'autres mairies de France ont programmé de telles formations, à l'instar de Rennes ou Bordeaux. La mairie de l'ancien Premier ministre UMP, Alain Juppé, a également «réservé des créneaux pour cet été, au cas où la promulgation de la loi dans quelques semaines entraînerait un afflux de demandes», et fait adapter le dossier que doivent remplir les couples pour se marier.
Starting-blocks
A Rennes aussi, les documents internes à la ville sont mis à jour et les services ont rencontré le prestataire extérieur fournissant les livrets de famille afin de s'assurer que les livraisons interviendraient à temps. A Strasbourg, où le premier mariage homosexuel est programmé en juillet, «une vingtaine de couples ont déjà entamé des démarches», précise Pernelle Richardot, adjointe socialiste en charge de la citoyenneté.
A Toulouse enfin, les services de l'état civil ont recueilli les coordonnées des couples désirant être prévenus dès que les formulaires arriveraient. Aucun préparatif particulier n'est envisagé, étant donné que le dispositif sera le même que pour les couples hétérosexuels, mais «on veut que ça s'enclenche dès que la loi sera promulguée», assure la mairie.
Source têtue.com